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L’illusionniste
D’après le scenario de Jaques Tati et porté à l’écran par Sylvain Chomet (réalisateur des Triplettes de Belleville), L’Illusionniste est une histoire touchante, pleine de poésie et de tendresse. Il s’agit de deux chemins qui se croisent. D’un coté Tatischeff, vieil illusionniste, chassé par le rock’n’roll doit aller de plus en plus loin pour se produire, de l’autre, Alice jeune fille naïve rencontrée dans la compagne écossaise. Alice croit vraiment que le vieil illusionniste est un magicien, elle le suit jusqu’à Edimbourg où il les fait vivre. Certes la ruine de l’artiste fait écho aux personnages du clown ou du ventriloque qui connaissent des échecs. Il s’agit avant tout du temps qui passe, abordé avec grâce et nostalgie. Mais ce n’est pas seulement une fresque larmoyante. En effet le rire est très présent. Le personnage du lapin carnivore et turbulent, qui n’apprécie guère se retrouver coincé dans le double fond du chapeau, ou encore des acrobates tout en figures et énergiques « hop ! », qui apportent une touche d’humour au long-métrage. Il y a beaucoup de situations loufoques presque caricaturales qui suscitent sourires et rires. Le groupe de rock, l’écossais en kilt font partie de cette gamme de personnages secondaires très développée.
Les personnages sont attachants, l’histoire est divertissante et la qualité du film d’animation exceptionnelle. Laissez-vous embarquer pour une heure et demi de poésie. Le scénario écrit par Tati n’a jamais été porté à l’écran, peut-être le personnage de l’illusionniste était-il trop proche de lui ? Mais Sylvain Chomet a réussi à intégrer dans son univers le récit de Tati, pour en faire un conte destiné aux adultes et aux enfants, accompagné par une agréable bande sonore.
L’illusionniste de Sylvain Chomet
Depuis le 16 juin 210 en salle
Marie-Alice Poisson, L3 Humanités