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« Welcome to Sunnyside ! »
Lorsque Pixar a annoncé en mai 2006 qu’il y aurait un Toy Story 3 alors que ce projet avait été annulé précédemment, la réaction la plus répandue fut celle du mépris. Pourquoi le mépris ? Parce que pour de nombreuses personnes ce nouveau film démontrait que Disney et Pixar n’étaient plus intéressés par le travail d’invention, mais voulaient simplement générer un maximum de bénéfices en exploitant une franchise déjà bien établie et aimée du public.
Mais comme l’a dit un des grands philosophes du XXIe siècle : « People are wrong ». Toy Story 3 n’est pas la simple suite d’une franchise à succès, mais un film à part entière qui fait honneur à Toy Story et à ses créateurs.
Cela fait maintenant quinze ans que le premier Toy Story est sorti et il a marqué le monde du cinéma parce qu’il était le premier film fait entièrement en images de synthèse. Mais il a également marqué les esprits pour ce qu’il était et pour l’histoire qu’il racontait, par le fait qu’on puisse autant s’attacher à des jouets animés sur un écran. Quinze ans après, ces jouets nous sont toujours aussi chers, et les scénaristes n’ont rien perdu de leur talent.
Dans les précédents films, Andy, le garçon à qui appartiennent Buzz, Woody, Mr Potato Head, Rex, Slinky et tous leurs amis, était jeune et ses jouets étaient ses meilleurs amis. Mais les événements de Toy Story 3 se déroulent dix ans plus tard, alors qu’Andy est sur le point de partir à l’université. Et comme à chaque changement qui montre qu’Andy grandit, les jouets sont très inquiets, particulièrement parce qu’il n’a pas joué avec eux depuis très longtemps. Après une série de malentendus, les jouets se retrouvent à la garderie, Sunnyside, le paradis pour un jouet, avec qui génération après génération d’enfants peut jouer ! Mais est-ce vraiment le paradis ?
De nouveaux personnages font leur apparition : les jouets déjà présents à Sunnyside au moment où nos amis y atterrissent. Parmi eux, un gros nounours rose, un Ken fringant et même un bébé borgne assez inquiétant cachant la personnalité de Dark Vador. Mais le plus important est que les anciens personnages sont toujours aussi attachants, même si la bande n’est pas au complet. En effet, au fil des ans certains ont été perdus, vendus ou donnés, parmi lesquels la bergère Bo Peep et Lenny – les jumelles bleues – ainsi que les petits soldats verts qui s’en vont au début du film. Mais tous les personnages principaux sont toujours là, alors on ne ressent pas tellement le manque, et l’attachement qu’on ressent pour les jouets qui restent est tel que l’émotion est au rendez-vous aux moments clés de l’histoire.
Nous ne pouvons pas vraiment parler de jeu des acteurs, vu que tous les personnages sont animés, mais il faut tout de même souligner la perfection des voix des personnages. Pixar a un don pour trouver les voix les mieux adaptées à leurs personnages, et le rendu est excellent. De plus, les animateurs pourraient en fait presque être considérés comme des acteurs, puisqu’ils définissent les expressions de chaque personnage, et ces expressions semblent toujours les plus adaptées, souvent dans la démesure parodique ou, trait nouveau pour ces jouets, dans une grande subtilité et dans le regard.
Les graphismes sont sans reproches, même s’il faut avouer que la 3D n’est pas très marquée, et qu’elle n’apporte pas grand-chose au film. J’ai également trouvé que, finalement, malgré la décennie de progrès depuis le dernier film, il n’y avait pas une différence très marquée entre l’aspect visuel des deux premiers films d’une part et du dernier de l’autre. Mais cette réflexion n’est venue qu’en y repensant après, pas pendant le film : une fois absorbé dans l’histoire ces ‘détails’ n’ont plus grande importance.
Toy Story 3 est sans conteste un joyau de l’animation qui, à mon sens, surpasse les Pixar qui sont venus avant, malgré leur très grande qualité. Certains n’aiment pas le monde de Toy Story et n’apprécieront probablement pas ce film, mais ce qui est sûr c’est que tous les fans de la série ne se sentiront pas lésés par cette suite qui lui marque une très belle fin, pleine de rebondissements, d’aventure mais également de beaucoup d’émotion. Mon invitée n’a pu retenir ses larmes à la fin et … euh … pour être honnête … elle n’a pas été la seule…
Matthew Thornton, L2 Humanités