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Social Network : La genèse du mastodonte qu’est Facebook.
Il y a quelques jours, je me suis enfin décidée à voir The Social Network, après avoir entendu parler autour de moi du "film de l'année à ne rater pour rien au monde".
L'effet Titanic a pris et me voilà noyée dans une marée d'individus tous curieux (et j'en fais partie) de découvrir ce que le film pouvait dévoiler de l'outil de prédilection de la génération 2.0.
Le réalisateur, David Fincher, présente son film sous la forme d'un procès à huis clos où se négocie la maîtrise capitalistique d’un Empire : Facebook. A la sortie du cinéma, génie des programmes informatiques ou jeune débutant sur Pack Office, tout individu veut croire à ses chances.
Le 4 février 2004, TheFacebook voit le jour. Six ans après et environ cinq cent millions d’utilisateurs enregistrés, Mark Zuckerberg est le plus jeune milliardaire de toute l’histoire.
La success story de Bill Gates (qui, du reste, est un conférencier dans le film qui donne un cours dans l'enceinte de la très grande Harvard à une poignée de privilégiés dont Mark fait parti) semble, donc, ne pas être un cas d'exception.
Mais la création du réseau social entraîne rivalités et problèmes légaux.
David Fincher a fait le choix de se concentrer sur une histoire, celle de Mark Zuckerberg : en moins d'une journée le site fait l'unanimité par l'innovation qu'il propose mettant à la disposition des «élus» d'Harvard un trombinoscope des étudiantes et quelques informations personnelles; le tout logé sur la plate-forme informatique partagée par cette minorité d'individus.
Tout péché de voyeurisme peut donc commencer et les hostilités sont lancées.
Un classement des filles du campus sur le physique et un condensé de potins croustillants voire provocateurs, les éléments sont tous réunis pour faire de cet instrument informatique une «noble» création intellectuelle.
The Social Network, c'est aussi un film sur l’ambition, la trahison, l’élitisme mais aussi sur la meilleure façon d’avoir du pouvoir et des filles : fulminé pour son odieux classement, le « papa de Facebook » cherche à redorer son image d'altier misogyne, en offrant un réseau pour ELLES. Un jour, il appuie sur un bouton, et le site est lancé. Il n'y a rien à construire, c'est le public qui va faire TheFacebook.com.
Tout débute à l’université de Harvard, Mark Zuckerberg, étudiant marginalisé par son talent dans l'informatique, un asocial au comportement rustique avec ses amis, mais qui se distingue pour être un visionnaire de vingt ans seulement, plus talentueux que ces professeurs. Stéréotype même de l'étudiant féru de nouvelles technologies qui a raté son intégration sociale et sa vie amoureuse, doté d'un physique commun pour ne pas dire ingrat, le tout ponctué d'une concurrence masculine embarrassante autour de lui, TheFacebook devient donc une vengeance personnelle pour Mark, une démonstration de sa supériorité intellectuelle sur ces individus qui le méprisent au quotidien.
Les jumeaux Winklevoss, athlètes au physique d'Apollon, sculptés dans la pierre, brillants élèves et aux origines sociales aisées (ils sont d'ailleurs membres de la fraternité la plus illustre d'Harvard ce qui nous laisse interrogateur: sont-ils francs-maçons comme semble le suggérer le film en filigrane ? ) ont aussi apporté leur pierre à l'édifice en apportant toutes les idées marketing au projet TheFacebook : le fait de pouvoir accepter ou refuser des demandes d'amitié ou de créer des groupes permet de préserver les hiérarchies, celui de pouvoir visualiser les réseaux d'amitiés préserve le caractère formel des relations, le fait de connaître la situation amoureuse des personnes, et des filles en particulier, clarifie les attentes.
La suite de l'intrigue n'est plus vraiment une devinette: les jumeaux attaquent notre protagoniste pour plagiat et mettent en marche tout un arsenal juridique contre lui.
Bien plus intéressant que le procès en lui-même, le système d'éducation nord-américain est au cœur du film. Comment Harvard arrive t-elle à créer autant de talents ?
D'abord, le sport prend autant d'importance que le programme théorique à Harvard ce qui nous surprend lorsque que dans le système français, le sport n'est plus une obligation après le lycée.
Puis, l'université est intégrée et reconnue à l'unanimité comme étant parmi les meilleures universités du monde et les étudiants ont en pleinement conscience.
Un effet de contagion de l'excellence ? Des recettes miracles pour réussir à la seule connaissance de Harvard ?
Si beaucoup ont eu pour réaction de réfléchir à une idée aussi ingénieuse que celle de Mark Zuckerberg en sortant du cinéma, moi, j'ai rêvé d'intégrer Harvard.
The Social Network, bâti sur la frustration du geek d’exception, en d'autre termes du petit, fluet, mal habillé et insensible aux variations météo (il est en sandales même en hiver) mais malin et doué d’un QI hors norme, contre les grands et beaux sportifs, mais un peu niais. Devinez qui gagne ?