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Being Erica, avec Erin Karpluk et Michael Riley

anne.morren - Posted on 28 janvier 2011

   

         Being Erica est une série canadienne qui a fait ses débuts à la télévision sur CBC en janvier 2009, puis rapidement à la télévision américaine et anglaise, et ne devrait pas tarder à arriver sur nos écrans. Cette émission, qui touche plutôt un public féminin jeune se centre
autour du personnage éponyme de Erica Strange, une jeune femme de trente ans.

Malgré son master en littérature et sa personnalité sympathique et enthousiaste, Erica n’a pas encore réalisé ses ambitions professionnelles ou autres. Dans l’épisode pilote de la première saison elle se trouve renvoyée d’un poste de télémarketing car elle est considérée comme trop diplômée, sa vie affective bat de l’aille etc. Désemparée, elle ne sait plus vraiment comment aller de l’avant.

Dans les premières minutes de la série, ce personnage dit “I know people wonder why the cute girl with the great education and the great friends can’t get it together. There’s a simple answer: bad decisions », ce qui résume la situation initiale de Erica, elle a toutes les cartes en main, mais ne sait pas comment les jouer.

Elle se retrouve à l’hôpital suite à une réaction allergique aux noisettes, où un médecin atypique, le Dr Tom, lui rend visite. Il lui apprend qu’il est psychothérapeute, et qu’il peut l’aider à aller faire face à ses problèmes si elle le souhaite. Il lui cite cette phrase d’Albert Einstein : « In the middle of difficulty lies opportunity ». Erica décide qu’il est en effet temps de faire face à son mécontentement vis-à-vis de sa propre vie et s’engage dans une thérapie avec le Dr Tom. Il renvoi alors sa patiente dans le temps, où elle tente de changer des moments de sa vie qu’elle regrette, et qu’elle a énumérés sur une liste. Ces mésaventures, dont Erica tire des leçons valables, lui permettent de mieux appréhender le quotidien.  

La jeune femme, qui semble initialement paralysée et incapable d’avancer dans la vie, bénéficie petit à petit des soins et des conseils de cette thérapie atypique. Elle change au fil des saisons : Erica apprend par ses propres expériences de retour dans le passé comment mieux vivre dans le présent et surmonte donc mieux les obstacles quotidiens qu’elle rencontre.

Cette série, basée à Toronto, est un bol d’air frais par rapport aux émissions plus connues que l’on voit d’ordinaire à la télévision : le fait qu’elle se concentre sur un personnage, son évolution et ses relations avec les autres donne une profondeur rare au personnage d’Erica. Peu de personnages de série sont si attachants, on se sent proche de l’action car la plupart du temps le spectateur, comme elle, ne sait pas comment gérer la situation à laquelle elle est confrontée. De plus ce sont des problèmes auxquels chacun a peut-être également été confronté : deuil, conflits familiaux et une patronne insupportable font tous partie de la vie d’Erica.  

Being Erica diffère de beaucoup d’autres séries qui visent des audiences  similaires telles que How I met your Mother, The Big Bang Theory etc. car elle ne cherche pas à être comique, ni à être authentiquement dramatique : elle mise essentiellement à nous faire part du parcours de son personnage principal.
Après une longue période durant laquelle les séries dramatiques émergentes semblaient vouloir toujours faire scandale pour attiser l’attention de leurs audiences (Desperate Housewives,Les Frères Scott), on voit aujourd’hui Glee ou Modern Family, connaitre un succès immédiat aux US en se fondant d’avantage sur la qualité du scénario et des personnages, et parfois sur un thème particulier: le chant dans Glee, la thérapie pour Erica. Ces séries n’ont pas besoin d’avoir sans cesse recours à des retournements de situation de moins en moins crédibles pour maintenir le rythme de l’intrigue. Et dans le cas d’Erica, ceci donne lieu à un personnage sain d’esprit qui est certainement un meilleur modèle pour son audience que Gabrielle Solis …

Tout en évitant des scenarios à l’eau de rose, cette série explore de près son personnage central, qui, grâce à une bonne écriture des scénarii reste cohérent tout au long de la série. Erin Karpluk, qui tient le rôle principal, est une des raisons pour lesquelles la série a connu un tel succès : elle est chargée de montrer toutes les facettes de ce personnage, et  c’est sur ses épaules que repose en grande partie la série. Pourtant elle relève le défi avec aise, ce qui lui a valu un Gemini Award en 2009 et un Leo Award en 2010, des prix qui font chaque année honneur aux meilleures performances dans le cinéma et la télévision canadienne anglophone pour son interprétation.  
Cette série, qui est pourtant à certains égards plus simple que beaucoup d’autres, a une portée qui semble être plus importante : rares sont les émissions qui peuvent réellement influencer le quotidien de leurs spectateurs.



 

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