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Edvard Munch, L’Œil moderne : la redécouverte

Angoisse et désespoir. C’est par ces termes que le grand public qualifie le plus généralement l’œuvre du peintre Norvégien, comme en atteste la place qu’occupe le Cri - chef d’œuvre presque plus connu que son auteur lui-même - dans l’esprit du public contemporain.

Le Centre Pompidou cherche, par l’intermédiaire de cette exposition, à nuancer cette idée générale, en mettant en avant un aspect plus méconnu de l’artiste : son rapport avec le monde moderne entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle.

Cette époque de grands bouleversements a eu, à travers le prisme de la caméra et de l’appareil photographique, un impact important sur l’œuvre du peintre norvégien.

 

De nombreuses toiles présentes à l’exposition, tel Cheval au galop, La Bagarre, ou encore Meurtre sur la route, s’inspirent de techniques cinématographiques ou d’effets visuels caractéristiques de la photographie. Combinées au coup de pinceau de Munch, il en ressort un effet étonnant de mouvement, de fluidité et de transparence qui donne au spectateur l’impression de faire partie intégrante de l’action dépeinte, de pouvoir presque interagir avec les personnages représentés.

Ce rapport du peintre à la société apparaît également dans le choix des thèmes abordés par l’artiste. En effet, l’exposition nous fait découvrir son travail autour de la mise scène du prolétariat (Travailleurs rentrant chez eux), de faits divers l’ayant particulièrement marqué comme c’est le cas dans La Maison brûle, mais également d’expériences vécues. Ainsi, le musée national d’Art moderne met en lumière la collaboration de Munch avec Max Rheinhardt, metteur en scène allemand et instigateur du théâtre de l’intime (die Kammerspiele), en montrant de quelle manière, l’artiste scandinave, a su s’approprier l’ambiance particulière de ce nouveau genre scénique afin de réduire davantage la distance entre le spectateur et la toile.

 

Les nombreux autoportraits, ainsi que les quelques toiles autour des ressentiments personnels du peintre - la mort, la jalousie et l’amour pour l’essentiel - occupent également une place importante dans l’exposition et permettent de plonger dans l’univers intérieur de l’artiste et, ce faisant, d’avoir un aperçu global du travail réalisé par le peintre tout au long de sa vie.

 

L’organisation générale de l’exposition permet, quant à elle, un voyage agréable et instructif dans l’univers de l’artiste norvégien. En effet, l’alternance entre des espaces de forme circulaire et rectangulaire brise une certaine monotonie et oriente naturellement le spectateur à suivre le fil de l’exposition. L’effet rébarbatif d’une grande rétrospective est ainsi évité.

L’insertion de photographies - pour la plupart des autoportraits de Munch - et d’un film, au cours de l’exposition, participe également à l’atmosphère plaisante de cette dernière.

 

En résumé, le centre Pompidou nous propose ici une promenade sensitive dans l’univers méconnu d’Edvard Munch, dont l’œuvre, teintée de modernisme, laisse entrevoir l’évolution de la peinture en tant que mode de représentation tout au long du XXème siècle. 

 

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