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Beignets de tomates vertes
Beignets de tomates vertes, de John Avnet
Ce film est adapté du roman du même nom Fried green tomatoes écrit par Fannie Flagg
Acteurs principaux : Jessica Tandy (Ninny Threadgood), Mary Stuart Masterson(Idgie), Katy Bates (Evelyne), Marie-Louise Baker(Ruth).
Genre : comédie dramatique
Année: 1991.
De nos jours, en Alabama, Evelyn Couch, femme au foyer, mène une existence monotone jusqu'à ce qu'elle rencontre Ninny Threadgood, une vieille dame extraordinaire, qui va lui redonner goût à la vie. Celle-ci lui raconte sa jeunesse, 60 ans plus tôt, à Whistle Stop, petite bourgade du sud des Etats-Unis. L'histoire que raconte Ninny est celle de l'amitié entre deux femmes : Idgie, forte tête, véritable garçon manqué, et Ruth, douce et remarquable cuisinière. Mariée à Franck Bennett, un homme violent, Ruth finit par appeler Idgie au secours, et s'enfuit avec elle. Les deux femmes décident d'ouvrir un restaurant. Mais Bennett n'a pas dit son dernier mot...
Ce film met en relation deux époques, les années 30 et les années 90 où deux femmes qui -au départ- ne se connaissent pas vont se lier grâce à une histoire, celle d’une amitié entre Ruth Jamison et Idgie Threadgood. Ce film dépeint le personnage d’Idgie à fort caractère, indépendante et garçon manqué dès son plus jeune âge, qui se lie d’amitié avec la douce et pieuse Ruth Jamison. Au XX e siècle, on rencontre Evelyne Couch, une femme au foyer, représentative des femmes des années 1930. En effet, elle reste chez elle, pour s’occuper du ménage, des courses, préparer de bons repas à son mari (qui l’ignore).C’est une femme effacée, sans réelle force de caractère: elle se laisse marcher dessus par quiconque, sans dire un mot, elle se plie aux autres: « […] Il nous faudrait des cours où nous, les femmes du sud on apprendrait à s’affirmer. Mais après des siècles de soumission ça ne va pas être facile. Je parle surtout pour toi chérie t’es une femme du moyen âge ….»
Enfin, celle qui réunit ces trois femmes est Ninny Threadgood une octogénaire pleine de vie; c’est une femme qui par son récit guide Evelyne à s’affirmer. En effet, la vie d’Idgie est synonyme de courage que nous- -simple spectateur - on aimerait posséder, cette combativité qui la caractérise face aux hommes, au racisme… Mais elle est aussi la figure féministe des années 30 qui permet à Evelyne Couch d‘évoluer, de s‘affirmer en tant que femme mais aussi en tant qu‘individu à part entière. Cette idée est représentée par le fait qu’elle va prendre de l’assurance, qu’elle va se trouver un travail, qu’elle se reprend en main en arrêtant les sucreries dont elle abuse (ce qui est le signe de son mal être), et surtout qu’elle va remettre son mari et les autres à leur place une bonne fois pour toute. La meilleure scène représentative est bien entendu la scène sensationnelle du « towanda sur le parking du supermarché » que je vous laisse le soin de découvrir et que l’on peut qualifier de revigorante.
Ce film est surtout remarqué par son côté féministe du fait que deux femmes célibataire non marié ouvre un commerce ensemble et donc s‘émancipent de l‘autorité des hommes surtout visible pour Ruth qui quitte son mari violent, Franck Bennett, mais aussi de la tolérance face au racisme récurrent à l’époque (figuré ici dans l’intervention du KKK) puisqu’ elles servent à l’écart des autres les personnes dite « de couleur ». De plus, elle ne les traites pas comme des esclaves mais comme des hommes, des êtres humains.
Le film commence par une image très intrigante: on remonte une voiture d’un lac. Cette image pourtant triviale et sans intérêt particulier se révèle être l’intrigue principale du film mais aussi le sujet qui va permettre à deux des principales actrices de se rencontrer « vous avez déjà entendu parler d’Idgie Threadgood ou pas? […]Idgie c’était un sacré nature. Mais qu’on ait pu penser que c’est elle qui avait pu assassiner cet homme ça sa me dépasse »
Pourtant une question reste en suspens, Est-ce que Ninny Threadgood est vraiment celle qu’elle prétend être? Elle se dit la belle sœur d’Idgie mais elle possède beaucoup de photos des deux protagonistes dans sa chambre, comme si elle avait vécu leur vie. Pourtant on ne remarque pas sa présence dans les anecdotes qu’elle raconte. De plus à la fin, lorsqu’elle retourne à Whistle Stop après des années un pot de miel est déposé sur la tombe de Ruth et est signé : « la charmeuse des abeilles » nous laissant dans l’ignorance de savoir si oui ou non Idgie et Ninny ne font qu’un. Bien sûr comme pour beaucoup de film, toute l’histoire n’est pas identique au roman, ainsi certains éléments sont dans l’ombre, il est donc préférable de lire aussi le livre pour connaître la réponse.
Ce film aborde donc tous les thèmes de la société qui ont traversés le temps: la tolérance, le racisme, l'amitié, les femmes battues, une femme transparente pour son mari... autour d'une même question: qui a tué Franck Bennett?