Répondre au commentaire
Sa Majesté Minor

Sa majesté Minor
Mythe ou réalité ? Telle est la question que l’on peux se poser. Pour son dixième long métrage, Jean-Jacques Annaud nous plonge dans un film merveilleux, plein de poésie et de mystère.
Quels rapports l’homme entretient-il avec lui-même ? Qu’est-ce qu’il le sépare de l’animal ? Et d’où vient-il ? Voila des questions récurrentes dans l’œuvre cinématographique d’Annaud. Pourtant, ces thèmes, très souvent évoqués et retournés dans tous les sens, trouvent un nouveau souffle dans cette petite fable remplie d’humour et de sensibilité.
A l’aube des temps et des civilisations sur une île imaginaire en mer Egée, Minor, interprété par José Garcia, parfois un peu lourd mais dont on a toujours plaisir à voir, est un être mi-homme mi-cochon. Physiologiquement humain, il passe sa vie avec sa femme, une truie avec qui il habite dans une porcherie. Cette situation pittoresque et son animalité lui vaut des ennuis lorsqu’il mord une des femmes du village. Malgré l’hostilité des villageois qui veulent sa mort, la fille du chef de la communauté lui viens en aide en réussissant à avoir un procès dont elle assure la défense. D’ailleurs, nous avons affaire à une Mélanie Bernier dans le rôle de Clytia très convaincante en avocate de Minor. A la fois douce et terrible, Mélanie nous montre un panel d’émotion qui structure le film et dont elle en est la sève.
A la suite d’un accident, Minor que l’on croit mort, est désormais doué de parole alors qu’il ne savait que grouiner. A partir de là les choses se complique. Devenu élu des dieux pour les villageois, il instaure sa loi et ses principes sous les conseils d’un satyre magnifiquement interprété par Vincent Cassel qui nous offre des répliques très drôle.
Grâce à Karkos, l’amant de Clytia, joué par Sergio Peris-Mencheta, Jean-Jacques Annaud nous fait explorer l’âme humaine de ses défauts à ses qualités en passant par ses tourments. Il montre ici toutes les facettes de l’homme dont celle de l’amitié, qui pourtant n’est pas flagrante, se percevant dans les relation entre lui et Minor.
Cette œuvre n’est pas s’en rappeler L’an un des début difficiles d’Harold Ramis avec Jack Black, qui retrace l’évolution biblique de l’homme. Ici, nous pouvons voir le commencement de la civilisation, ses frasques, son développement, ses croyances. Cette première civilisation décrite par le réalisateur nous fait découvrir une société plus actuelle que l’on ne pense avec des thèmes encore d’actualité, des thèmes universels, intemporels. Malgré quelques longueurs dans l’action qui cassent un peu le rythme et qui de surcroit tend à alourdir certaines prestations, Sa majesté Minor suscite en nous beaucoup d’émotion et de rire indispensable à la compréhension de ce film.
Pourtant, ce film souligne une autre question implicite: n’est pas sauvage celui qu’on croit. A bon entendeur Salut.