Répondre au commentaire


Frank Capra

Juliette Perrone - Posted on 23 janvier 2012

 

Parfois joyeux, parfois émouvant, le cinéma à la Capra est avant tout plein d’espoirs. Avec à son palmarès plus d’une quarantaine de films réalisés, dont des chefs d’œuvres tel que New York Miami, Mr Smith au Sénat ou La Vie est belle, Frank Capra a marqué le 7ème art d’une façon rare et particulière. Ce réalisateur de génie nous émeut, nous fait rire et la fin heureuse est toujours présente.

Né en 1897 en Sicile dans une famille de paysans, Capra entre dans l’industrie du cinéma en 1922 en se faisant passer pour un jeune réalisateur hollywoodien auprès d’un poète désireux de mettre son œuvre à l’écran. Frank Capra n’était pas destiné au cinéma. Sa famille immigre à Los Angeles en 1903 pour rejoindre l’aînée déjà sur place. Frank Capra est le seul enfant de la famille à aller à l’école et sort en 1918 de l’université avec en poche un diplôme d’ingénieur chimiste. Ses débuts dans le monde du cinéma ont donc été mouvementés et au succès mitigé, ce qui le poussa même à envisager de reprendre ses études scientifiques. Pourtant, en 1928, une petite société de production, connue aujourd’hui comme la fameuse Columbia, lui ouvra ses portes, ce qui entraîna une collaboration d’une décennie. Les années Columbia ont été très importantes dans la carrière de Capra. Après quelques échecs et l’incessante recherche de son style, il commença à afficher une « touche» Capra, une façon de présenter le monde bien à lui. En 1933 Lady for a day fut son premier film à faire parler de lui, avec comme tête d’affiche May Robson dans le rôle d’une vieille vendeuse de pomme se métamorphosant le temps d’une semaine en grande dame du monde. Ce film touchant fut nominé au Oscars dans 4 catégories. C’est toutefois en 1934, avec le magnifique New-York Miami, que Capra obtient les tant désirés oscars du meilleur réalisateur, meilleur film et meilleur scénario adapté, malgré le scandale qu’a provoqué les allusions de relations sexuelles hors mariage entre les deux personnages principaux. Ce film permit non seulement à Capra de devenir un réalisateur reconnu par ses pairs et par le public, mais aussi à Clark Gable et Claudette Colbert, alors stars montantes, d’atteindre le statut d’icônes (tous deux ont eu l’oscar de meilleur acteur et actrice pour leur rôle). A partir de là, Capra s’impose comme un maître de la comédie et un peintre de la société américaine. Tout d’abord, il excelle dans la réalisation de comédie, comme le démontre parfaitement Arsenic et Vieilles dentelles (1944) avec, comme tête d’affiche, Cary Grant. Véritable vaudeville à la fois hilarant et intriguant, ce film est un énorme succès public à sa sortie et reste encore aujourd’hui un classique de la comédie américaine. D’autre part Capra a su à travers son œuvre dépeindre la société américaine. Nous pouvons prendre pour exemples L’Homme de la rue (1941) ou L’Extravagant Mr.Deeds (1936) qui nous montrent le regard méfiant d’une Amérique capitaliste sur les marginaux. Les réalisations de Capra mettent généralement en contraste une vision du monde négative, pleines de conventions et d’avidité à une vision plus légère, idéaliste et heureuse de la vie. Pour cela Capra utilise comme toile de fond la crise économique comme dans L’Extravagant Mr.Deeds ou plus simplement le mariage de deux jeunes gens d’origine sociale différente comme dans Vous ne l’emporterez pas avec vous (1938). Capra oppose, dans ce dernier, deux familles mais plus généralement deux façons de penser : l’une représente la classe sociale détenant le pouvoir et l’argent qui ne considèrent plus les vrais valeurs de la vie et l’autre beaucoup plus simple, voir légèrement dérangés, qui voit la vie avec humour et défend des principes moraux et sociaux vrais tel que la famille, l’amour, l’entraide, la créativité ou encore la simplicité. Ces valeurs ont été défendues par Capra tout au long de son œuvre cinématographique.

Certains crieront aux bons sentiments et au moralisme… La seule vérité est qu’après avoir vu l’un de ses bijoux du cinéma, le sourire aux lèvres, vous ne pouvez vous empêcher de penser que mine de rien… La vie est belle (1946).

 


 

Répondre

CAPTCHA
This question is for testing whether you are a human visitor and to prevent automated spam submissions.
9 + 11 =
Solve this simple math problem and enter the result. E.g. for 1+3, enter 4.