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févr.
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To be or not to be

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hamlet est sans aucun doute une des figures les plus marquantes du théâtre européen; de la même façon que Don Juan et Don Quichotte ont fini par devenir partie intégrante de notre culture. C'est également la pièce la plus longue et la plus jouée de Shakespeare, qui continue à trouver un écho jusqu'au XXI° siècle. Parmi ces metteurs en scène que l'inspiration touche encore, Grégory Doran est considéré comme un des plus grands Shakespeariens de sa génération. En 2001, il a déjà mis en scène et adapté pour la télévision Macbeth. En 2008 il fait la même chose pour Hamlet avec, dans le rôle éponyme, David Tennant. La pièce connait sur scène un succès phénoménal (ils jouent tous les jours à guichet fermé) et sa transposition sur le petit écran est également une réussite.

 Il y a pourtant une atmosphère glacée qui se dégage de cette adaptation. L'action se déroule, à quelques exceptions près, dans une unique pièce teintée de noir, du sol jusqu'au plafond, et décorée de quelques meubles dorés. Un œil, représenté par l'objectif d'une caméra, veille constamment sur les personnages, ou plutôt les épie. Il semble prévenir des faux-semblants et des jeux de dupes qui rythment allègrement la pièce. Hamlet lui-même le sait déjà et fait le choix de se cacher dans les habits du fou; figure bien connue pour être la seule qui dit la vérité. De nombreux jeux de miroirs viennent renforcer ce sentiment.


 


Il convient également de saluer la performance de David Tennant, parfait de bout en bout, qui reprend un rôle difficile car surchargé de contradictions - il aime mais il renie, sa cause est juste mais elle fait même du mal aux bons. Pourtant, la mélancolie et la sensibilité du personnage parviennent à émerger de son mal. On passe du rire aux larmes avec une facilité déconcertante, sans que jamais cela sonne faux.

 

 

Pourtant, le spectacle fait partie intégrante de cette adaptation. Les hommes et les femmes de ce « Danemark pourri » jouent tous un rôle qui finit par les rendre fous avant de les tuer. Les sentiments d'Ophelia, que l'actrice Mariah Gale parvient à incarner aussi bien dans la souffrance muette que dans l'impénétrable folie, sont torturés par Hamlet qui parvient même à contaminer les plus purs de son entourage.

Toutefois, Shakespeare nous avais prévenus : « Ce qui commence dans le mal s'affermit par le mal ».


Hamlet
Mise en scène de Gregory Doran
Avec David Tennant (Hamlet), Mariah Gale (Ophelia), Patrick Stewart (Claudius), Penny Downie (Gertrude), Oliver Ford Davis (Polonius).
Disponible en DVD uniquement avec sous-titres anglais.

Nathalie Bonhomme, L1 humanités

 

 

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