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Antigone, d'un autre point de vue
Soumis par fiona.kilo le dim, 11/11/2012 - 20:49
Antigone.Un grand nom, n'est-ce pas ? Et une tragédie émouvante, qui ne peut que susciter la pitié du lecteur et du spectateur. A moins… qu’il n’en rie !
Car après tout, si on résume, de quoi s’agit-il ? D’une jeune fille riche, fiancée, aimée, qui passe son temps dans la terre à gratter le sol afin d'enterrer son frère en train de pourrir au soleil. Et pourquoi ? Pour l'honneur, la mémoire, l'amour et les dieux.
Il est vrai que tout cela est très, disons, romantique, mais quand on a un Créon en face de soi mieux vaut éviter de faire la maligne. Sauf si, évidemment, l'on veut finir emmurée et pendue !
Et encore, si cette triste fin ne concernait qu'elle, on pourrait se dire : « Oh, la malheureuse ! » Mais non ! il lui faut emporter avec elle son fiancé, sa belle-mère et même, en quelque sorte, son beau-père ― et crier, hurler et ennuyer tout le monde !
Ah, l’égoïste ! Même sa sœur, qui aime à jouer au « ni oui ni non », n'arrive pas à la raisonner ; sans parler de sa nourrice ― « Nounou » ― qui, en vain, tente de la surveiller et de l’empêcher de désobéir ! Quant au fiancé...il pourrait faire penser à Clark Kent, défenseur des opprimés et amoureux transi, s’il n’était aussi mou !. Je sais ce que vous allez dire : il s’oppose à Créon, son père, et rejoint finalement sa bien-aimée dans la mort. Mais n'aurait-il pas été plus courageux, de sa part, d’assassiner son père, de prendre sa place sur le trône et de changer les lois ― plutôt que de se laisser mourir ?
En conclusion, un texte qui n’est pas sans grandeur, certes, mais qui, considéré sous un certain angle, et pour peu qu’on ose le dédramatiser, et en oublier la dimension politique et religieuse originelle ― celle de toute tragédie grecque ―, peut aussi bien susciter le rire, ou, tout du moins, un peu de scepticisme.
Fiona Kilo – L1 Humanités