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Né à Brest en 1970, Yann Tiersen, auteur-compositeur et interprète français, a appris, avant l’âge de vingt ans, le violon, le piano et la direction d’orchestre. Surprenant, brillant ? Oui. Et, entre albums, collaborations et bandes originales de films, le jeune artiste s’impose comme l’un des musiciens les plus talentueux de sa génération.

Cependant, loin de tout battage médiatique, Tiersen se tient en marge d’une société qui forme des artistes plus spécialisés en commerce qu’en musique. Malgré le franc succès qu’a obtenu la bande originale du film Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain et les prix qu’il s’est vu décerner, dont un César de la meilleure musique originale et deux Victoires de la musique, il continue de composer et d’arpenter les salles de concerts pour aller à la rencontre d’un public partageant les mêmes intérêts que lui : la musique et l’émotion. Ce qui est un point important. Car la puissance de sa musique tient d’abord à ceci : à la manière dont il met en scène, dans ses compositions, les émotions et les sentiments. Par exemple dans « La Rupture » (Tout est calme, 1999) ou « Comptine d’un autre été : la démarche » (BO Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, 2001).

Par ailleurs, il faut souligner que ce qu’il a vécu depuis le succès d’Amélie — la mort de sa mère, et celle d’un de ses amis — a fait de lui un autre homme. Le magazine Les Inrocks note ainsi, en introduction à un entretien datant de 2010 : « En groupe, tempêtant dans l’œil du mur du son, Tiersen n’était pas méconnaissable : il était en revanche profondément transformé. Le même homme mais en neuf. » Cette transformation, sans nul doute, va se traduire dans son œuvre, qui est loin d’être terminée, pour le plus grand bonheur de ceux qui apprécient son travail et ses créations.

Chloé Noual – L1 Humanités