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L’histoire du vinyle : entre nostalgie et effet de mode.

Quand on parle du vinyle, on évoque surtout le « disque noir » au travers des grands classiques des années 60 et 70, des Beach-boys aux Beatles, en passant par les années disco, voire les « mixes » des disc-jockeys des années 90. Mais d’où nous vient réellement ce disque noir mythique, qui a traversé l’histoire de la musique, depuis les années 1950, pour revenir en grandes pompes dans nos supermarchés, et rappeler à tous les temps d’une époque que l’on affirmait « révolue » ?

Ils sont édités pour la première fois aux Etats-Unis en 1946. C’est la grande chaîne américaine Columbia qui lance les premiers disques phonographiques 45 et 33 tours, qui succèdent au 78 tours déjà existant. Les prestigieuses œuvres de Mendelssohn et Tchaïkovski sont alors produites et commercialisées deux ans plus tard, en 1948, marquant le commencement d’une des grandes révolutions musicales du 20ème siècle. Le phénomène se propage internationalement en quelques années, et est par ailleurs introduit en France par Eddie Barclay. Le vinyle permet alors de devenir célèbre à ceux que l’on désigne aujourd’hui sous l’appellation de « grands noms de la musiques », à l’époque encore des musiciens tentant de percer, tels que Chubby Check et Chuck Berry, Supertramp, Led Zeppelin, et les Rollings Stones, mais aussi des groupes français comme Les Chats Sauvages, Téléphone. Le vinyle reste le seul moyen d’écoute jusqu’en 1961, date de l’invention de la cassette audio par la marque Philips, qui révolutionne la production musicale, puisqu’elle permet d’enregistrer soi-même de la musique à partir d’un disque vinyle, ou d’une autre cassette audio acheté sur dans le commerce. Elle supplante donc en partie le succès du disque microsillon jusqu’en 1982, lorsque le Compact Disque fait son apparition: il est léger, solide, et avec une meilleure prise de son, puisqu’elle est dorénavant numérisée, et réussit à convaincre tout le monde de sa qualité. On proclame à partir de ce moment la fin et la mort du vinyle, écrasé par le CD, plus facile d’utilisation, de transport, mais aussi de production et de conservation. Malgré une faible tentative de renaissance dans les années 1990, avec ses apparitions dans les discothèques, et grâce à l’invention du « mix » et du « scratching » par les disc-jockeys, sa vente et sa production restent faibles (les taux de vente ne dépassent pas les 6%), face à l’impulsion de la numérisation de la musique, et aujourd’hui celle du téléchargement, légal ou non, sur internet.

Et pourtant aujourd’hui, 60 ans après son invention, on commence à le retrouver de nouveau dans les rayons musicaux de nos grandes surfaces. On s’aperçoit, comme le note Larry Debay, disquaire dans le 18ème arrondissement de Paris, que de nouveaux consommateurs, notamment des jeunes, en plus des inconditionnels collectionneurs, recherchent souvent les grands classiques de Bob Dylan, Neil Young et autres Jimi Hendrix. On voit également le design et l’art de la décoration intérieure s’y mettre en recouvrant les murs des pochettes mythiques, ou même directement de vinyles.

Quoi qu’on en dise, entre notre nostalgie des grands tubes passés et l’effet de mode, le vinyle n’a pas encore dit son dernier mot, et Universal Music l’a bien compris en ressortant les plus grands artistes sur disques vinyle dans la série de réédition « Back to Black ». Alors pourquoi s’en priver?  Pour les amoureux des craquements mélodieux du microsillon ou accro des dernières tendances décoratives, les plus grands musiciens, les plus belles pochettes de l’histoire font peau neuve pour le plaisir des oreilles, ou des yeux !

Noémie NOREST (L1)

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