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Taking Woodstock
Woodstock. Dans le monde moderne, ou du moins dans le monde occidental, qui n’a jamais entendu ce nom ? A ce jour, Woodstock est le plus grand festival de musique à avoir secoué le monde ; n’est-il pas normal qu’un film ait été tourné en son honneur ? Ou plutôt un deuxième film. Tout le monde se souvient de ‘Woodstock’ l’original, documentaire sur le festival, collection de films de tous les concerts.
Hôtel Woodstock se concentre sur un tout autre aspect du festival, à savoir son origine et sa construction. C’est une histoire assez peu connue, et, puisque nous ne savons pas quelle part est fiction et quelle part est réalité, nous devons nous reposer sur les faits présentés dans le film en espérant qu’ils sont justement cela : des faits.
Le film s’ouvre sur la vie, quelque peu triste, d’une famille juive, dont le fils, Elliot, essaye tant bien que mal de faire survivre le motel familial, alors que ses rêves, projets et envies le portent ailleurs. Ses parents sont fatigués et n’ont ni l’énergie ni l’argent qu’il faudrait pour mettre sur pied les nombreux projets qu’ils avaient pour leur petit motel, pratiquement laissé à l’abandon. Mais tout change lorsqu’il apprend qu’un festival de rock très publicisé a été annulé récemment.
Sur un coup de tête, et influencé par un vieil ami, vétéran du Vietnam (Emile Hirsch), il invite Michael Long (Jonathan Groff), une vieille connaissance qui fait plus ou moins partie de la machine derrière le festival. En un après-midi, tout bascule. Elliot Tiber (Demetri Martin) reçoit la visite d’un comité d’experts qui trouve son bonheur dans la petite ville de Bethel et qui décide d’y implanter son festival précédemment raté.
S’ensuit le déroulement de toutes les préparations du festival : l’équipe s’installe dans le motel familial, louant l’ensemble du complexe à un prix exorbitant. Et pourquoi pas ? Après tout, ils sont accueillis comme des rois (du moins par Elliot, mais ils ne se soucient pas de ses parents ou des autres habitants du village), et on leur offre la possibilité de faire leur festival dans un immense champ.
On découvre toutes les difficultés qui surgissent dans l’élaboration d’un projet d’une telle envergure, que ce soit au niveau du prix des billets du festival, de la sécurité, des installations, des infrastructures… Ce n’est pas une mince affaire, et les rebondissements sont au rendez-vous, particulièrement lorsqu’on a affaire à la « faune locale ». Officiellement, ils ne veulent pas de cette invasion de hippies. Mais officieusement, ils savent très bien qu’ils ont une occasion inespérée de se remplir les poches.
J’aimerais insister sur le personnage de Michael (au centre sur la photo), qui est un personnage tout à fait fascinant. On ne sait pas tout à fait quelle place il occupe dans l’équipe d’organisation du festival, mais il connaît tout le monde, et tout le monde le connaît. Le plus important étant qu’il ne quitte jamais son sourire ‘cool’, quelle que soit la situation. Tout se passera toujours bien, que ce soit pendant des tractations sur des prix de location ou pendant sa balade finale à dos de cheval, au milieu des débris laissés par les millions de ‘hippies’ que le festival a attiré.
Hippies qui en un sens sont représentés de façon peut-être un peu exagérée dans le film. La nudité est très présente, tout comme la drogue, plusieurs scènes étant exclusivement réservées à ces thèmes. Le langage est également quelque chose à part. Les « Far Out » ou « Heavy, man » résonnent constamment. Et au final, on ressort quand même en ayant l’impression d’en avoir appris un peu plus sur cette culture si particulière, ou du moins d’en avoir eu un aperçu.
En tant que fan de rock, ce qui m’a le plus plu dans ce film est sans doute la musique. Beaucoup de personnes ont souligné que la musique ne fait pas vraiment partie du film dans le sens où on l’entend sans la voir alors qu’on est quand même à un festival de rock. Pardon, AU festival de rock. Et pire encore, certains artistes comme les Doors figurent sur la BO alors qu’ils n’étaient pas à Woodstock, alors que certains artistes (indispensables) comme Jimi Hendrix n’y figurent pas. Mais honnêtement, lorsqu’on passe un bon moment avec du bon son, pourquoi se plaindre ?
On peut donc retrouver de tout, allant de Paul Simon (America) à Joan Baez (Sweet Sir Galahad) en passant par Dylan (I shall be Released) et Janis Joplin (Try). Sans oublier le vibrant Freedom de Richie Havens, qui clos le film et m’a accompagné pendant des heures après ma sortie de la salle de cinéma !
Mais un mois et demi après avoir vu le film, il faut se rendre à l’évidence : ce film est un excellent divertissement, mais il ne deviendra jamais culte. On rit beaucoup, on passe un très bon moment, on en parle après à ses connaissances, mais ce n’est pas le film dont tout le monde parlera avec un sourire rêveur en se remémorant des scènes cultes, ni celui qui fascinera des générations.
Matthew Thornton, L2