LE TOMBEAU DES LUCIOLES
LE TOMBEAU DES LUCIOLES
Poignant, émouvant, bouleversant ... telles sont les critiques brèves et lourdes de significations de nombreux spectateurs après avoir vu le merveilleux chef d'œuvre d'Isao Takahata, Le tombeau des lucioles,
Produit en 1988 et sorti dans les salles en 1995, Le tombeau des lucioles, est un film d'animation japonais proposé par les studios Ghilbi . Le réalisateur, Takahata, est l'un des pionniers de l'animation japonaise , il vient ici signer son 4ème film après avoir réalisé Horus prince du soleil en 1968 (premier film indépendant japonais) Kié la petite peste en 1981 et Goshun le violoncelliste en 1982. Le tombeau des lucioles est l'œuvre majeure de Takahata, elle vient s'insérer parmi de nombreuses œuvres où figures des succès story tels que Princesse Mononoké, Le château ambulant ou encore Porco rosso. Tous trois réalisés par le maître des films d'animation japonais, Hayao Miyazaki. Le tombeau des lucioles est une œuvre à part. Avant d'être commercial ou artistique, il s'agit d'une œuvre historique qui tire son scénario d'un roman semi-autobiographique de Akiyuki Nosaka lequel confie que son seul regret (à la différence du film) est d'avoir survécu après la mort de sa petite soeur. L'oeuvre se distingue également du caractère habituellement loufoque des œuvres de Miyazaki par une insertion du scénario dans un cadre réel: celui du Japon de 1945 touché par la ruine et la famine lié à la guerre et par une étonnante humanité incarnée par les deux personnages principaux de l’histoire face aux atrocités de la guerre.
Takahata nous présente un dessin-animé avec la guerre pour toile de fond. Le cocktail semble peu évident ... et pourtant, le réalisateur parvient à merveille à faire revivre cet épisode tragique de l'histoire du Japon.
Seita est un jeune adolescent vif et encore insouciant, il est accompagné de sa petite sœur de 4 ans Setsuko. Au début du film, leur mère décède suite au bombardement américain et tous deux quittent le village natal pour rejoindre une tante dans le cas où la maison brulerait.
Ils y vivent quelques jours, mangent à leur faim et vont à la plage. Mais progressivement leur relation avec leur tante se dégrade et celle-ci les incite à partir. Ainsi, ils s'en vont et trouvent un abri où ils décident d’habiter .Pendant quelques temps, ils parviennent à vivre aisément puis la faim et le manque d'argent se fait sentir, Seita part voler de la nourriture aux villageois pendant les bombardements américains alors que Setsuko attend et tombe mortellement malade. Setsuko meurt de faim et Seita meurt de chagrin ...
L'histoire des personnages nous offre un point de vue sur la guerre : Celui de deux enfants dans l'insouciance de la vie. Les flashbacks qui constituent la majeure partie du film permettent de prendre en considération l'absurdité de la guerre à travers la mise en scène de deux enfants désireux de vivre dans un contexte de tensions, de guerres et d’égoïsme.
Ainsi, l'humanité des deux personnages transparait et se consolide dans le désir d'aller vivre ailleurs, loin de la guerre. C'est cet abandon des deux enfants qui nous plonge dans leur intimité et leur solitude face au monde. Nous leur vouons un intérêt affectif, attendrissant et leurs âmes (symbolisées par une lumière rouge dans le film), nous incitent à contempler leurs souvenirs comme s’il s’agissait de notre histoire.
Damien Mauboussin
Merci pour cet article sur ce film magnifique. J'ajouterais que la musique, composée par Yoshio Mamiya, accompagne parfaitement le film et le porte.