Les Enfants de Saturne
Entre vertige et nausées : Les enfants de Saturne, la nouvelle pièce d’Olivier Py
Après avoir traversé le décor réaliste d’un bureau, on prend place sur les gradins pour un tour de train fantôme ou de manège. Arrive Olivier Py en Monsieur Loyal qui nous annonce que nous allons assister à « un monde qui meurt ». Saturne (Bruno Sermonne), directeur de La République, journal en faillite, est au seuil de la mort. Il ne voit en aucun de ses enfants la relève qu’il souhaiterait. Ni en Paul (Nazim Boudjenah), qui aime sa sœur Ans (Amira Casar), enceinte de ses œuvres, ni en Simon (Philippe Girard), veuf depuis peu, rongé par son désir pour son fils Virgile (Matthieu Dessertine), ni même en son bâtard, Ré (Michel Fau), qui a sacrifié une main pour prouver son amour.
De l’inceste à l’homosexualité en passant par l’infanticide, Olivier Py tente de nous parler de l’amour à travers cette saga familiale, cette tragédie hystérique où le silence n’est qu’un personnage pyromane.
On peut peut-être se sentir écrasé par l’avalanche de mots et de références. Mais on peut aussi se laisser porter par la voix des acteurs et leur merveilleuse diction, sans tenter de vouloir comprendre chaque mot, pour simplement ressentir l’émotion, et se laisser envoûter par ces mélopées. Au plaisir des oreilles s’ajoute celui des yeux. En effet, durant notre tour de manège, on ne sait qu’admirer : l’extraordinaire travail de scénographie, la lumière qui sculpte les corps en quasi-chorégraphie ou simplement la précision extrême du décor.
Les enfants de Saturne d’Olivier Py
Ateliers Berthier
Du 18 septembre au 24 octobre 2009