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Margaret Thatcher

 

 

Bien que Margaret Thatcher n'ait jamais fait l'unanimité, la politique anglaise ne peut que se vanter d'avoir compté dans ses rangs une femme de cette trempe. Car oui, il faut bien lui reconnaître un caractère de meneuse, de battante aux convictions affirmées. En tant que Premier ministre de 1979 à 1990, son pari a été de redresser une économie en déclin et une société en proie à un courant d'insubordination comparable à celui des « soixante-huitards » de France.

Née en 1925 à Grantham, elle a grandi modestement aux côtés d'un père rigoriste et religieux dont les méthodes l’ont suivie tout au long de son parcours politique. Attachée à ses origines sociales, elle n’a jamais cessé, en effet, de rappeler la valeur du travail et l'importance du mérite pour appuyer les nouvelles mesures anti-travaillistes qu'elle a prises en tant que Premier ministre. Elle a rénové le conservatisme britannique en l’adaptant aux nouveaux défis de son siècle, laissant ainsi une forte empreinte sur le plan politique, tant sa démarche a été personnelle. Le « thatcherisme » est un alliage de conservatisme et d'ultra-libéralisme.

Il n'était pas facile d'être une femme dans les années cinquante, et encore moins dans le milieu politique, particulièrement hostile. Margaret Thatcher a dû redoubler d'efforts pour se faire écouter et respecter. Et c'est en tant que « Dame de fer » qu'elle s’est fait une place parmi les plus grands dirigeants. Sa gestion du conflit des Malouines a révélé, en outre, son côté stratège et rationnel, et elle lui a valu une distinction et une réélection.

On s'amuse à lui prêter des comportements odieux envers ses plus proches collaborateurs, des disputes enragées avec Ronald Reagan, une rivalité féroce avec la reine, des problèmes d'alcool et bien d'autres choses encore. Les travaillistes, revenus au pouvoir juste après sa « chute », affirment même qu’elle a laissé l’Angleterre dans une situation chaotique. Et rares sont ceux qui mentionnent les exploits accomplis, et le sacrifice qu’elle a fait de sa vie familiale et personnelle pour y parvenir. Cependant, les Anglais lui doivent  beaucoup : une économie de marché qui a changé les habitudes des consommateurs, la privatisation d'industries clés — une mesure qui a rencontré un écho international —, le maintien de l'inflation à un faible niveau, et un renforcement du capitalisme libéral qui a sauvé en partie l'économie dans toute l'Europe !

Margaret Thatcher, qui a maintenant quatre-vingt-huit ans, souffre depuis plusieurs années de la maladie d’Alzheimer. Elle n’en a pas moins été une femme d'envergure, inspirante et respectée. Et son combat a été tout à la fois celui d'une politicienne soucieuse de ses intérêts et des intérêts de son pays, et celui d'une femme dans un monde d'hommes.

Marty Amunga - L1 Humanités