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Napoléon : mort naturelle ou complot ?

 

     

De quoi est mort Napoléon ? Les raisons de son décès, dans la solitude de l’exil imposé sur l’île de Sainte-Hélène, restent mystérieuses et méconnues. Si une comptine d’enfant semble avoir son idée sur la question — « Napoléon est mort à Sainte Hélène, / Son fils Léon lui a crevé l'bidon »…—, scientifiques et historiens en débattent de manière bien plus sérieuse.

Petit rappel des faits. Depuis 1816, Napoléon souffrait de violentes migraines et de désordres intestinaux. Dès mars 1821, son état empirant, il est obligé de s’aliter. Puis, à partir du 1er mai, il ne quitte plus du tout son lit. Et  le 5 mai dans l’après-midi, il décède à l’âge de 51 ans.

Sur sa demande une autopsie de son corps a été réalisée dès le lendemain. En effet Napoléon était persuadé qu’il mourrait du même mal que son père, d’un ulcère à l’estomac. Et il souhaitait, si la chose était avérée, que l’on puisse prendre les dispositions nécessaires, afin que son fils soit préservé de cette maladie. (On dit que pendant toute la période où il dut garder le lit, et jusqu’à sa mort, il ne cessa de fixer le buste de ce dernier, qu’il avait fait installer en face de lui.)

L’autopsie fut menée par le Dr. Antommarchi assisté de sept médecins anglais. Et elle aboutit à cette conclusion, demeurée officielle : Napoléon était mort d’un cancer de l’estomac. Mais elle donna aussi lieu à plusieurs rapports contradictoires, qui, rapidement, suscitèrent de nombreuses controverses.

Plus particulièrement, la conclusion du Dr Antommarchi a été remise en cause en 1961 par un stomatologue suédois, Sten Forshufvud, qui, après avoir lu les mémoires du valet de chambre de Napoléon, a émis l’hypothèse d’un empoisonnement à l’arsenic. Il a fait analyser les cheveux du défunt empereur et y a trouvé une dose élevée d’arsenic – preuve, selon lui, que Napoléon en aurait ingéré de manière progressive. Si cela était avéré, ce pourrait être le breuvage que le médecin de Napoléon (un Anglais !) lui faisait boire dans le but de le guérir, qui pourrait être incriminé : il aurait eu un effet totalement contraire et n’aurait fait que l’achever.

L’hypothèse de Sten Forshufvud a rencontré un écho favorable chez les tenants d’une mort par complot. Ces derniers ont en outre souligné que l’homme de confiance de Napoléon, Cipriani, mort peu de temps avant l’empereur, était lui aussi décédé d’une manière qui pouvait correspondre à un empoisonnement ; et que, fait troublant, l’on n’avait pas retrouvé son  corps, lorsque, plus tard, on avait voulu l’exhumer pour en faire l’autopsie.

Toutefois, il faut savoir qu’à l’époque, on était en contact de manière presque constante avec de fortes doses d’arsenic — des doses qui, aujourd’hui, seraient considérés comme très dangereuses ; et il n’est pas impossible, en définitive, que l’Empereur se soit empoisonné tout simplement par son mode de vie même.

Aujourd’hui encore, les chercheurs, médecins et historiens, confrontent leurs thèses sur le décès de Napoléon. Ce dernier pourrait être dû autant à un ulcère qu’à un empoisonnement, volontaire ou non. Mais il reste certain que la théorie du complot reste la plus attrayante pour une fin bien plus romantique et romanesque : digne d’un empereur.

 

Tabatha CHAZELLE – L1 Humanités

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