Octavio Ocampo
Certains y voient une simple rencontre entre une jeune femme tenant un enfant et un vieillard, dans une rue ordinaire où un chien dort étalé sur la route, tranquille. D’autres aperçoivent le buste d’un homme à l’air grave et impassible, orné d’une étrange couronne où plusieurs visages semblent nous contempler avec autant de stupeur que celle qui se lit dans nos yeux face aux tableaux d’un aussi grand peintre qu’Octavio Ocampo.
Dans nombre de ses œuvres, le spectateur perd toute représentation ordinaire du monde, puisqu’il nous plonge dans une atmosphère où les visions sont multiples. Parfois déstabilisants, ses tableaux révèlent une sensibilité profonde ; l’homme n’y est plus qu’une simple partie d’un tout. Ils peuvent aussi exprimer un certain égocentrisme, car une vue d’ensemble des objets peut mener à la figure pure et simple de l’homme.
Cet artiste original, dont le coup de pinceau pourrait faire penser à un retour d’Arcimboldo cinq siècles plus tard, avec une touche moderne, manie avec talent l’illusion d’optique afin d’offrir au spectateur des œuvres particulièrement poignantes, dans lesquelles les visions se confondent, ce qui les rend extrêmement intéressantes à observer. C’est avec une grande précision qu’il réussit à assembler des objets, des personnes et parfois même des animaux, à la manière d’Arcimboldo, pour recomposer un nouveau paysage, une nouvelle ambiance. Grâce à son imagination débordante et avec une dose d’humour, il en vient même à reprendre un tableau des plus célèbre, celui de Léonard de Vinci qui représente le buste de Mona Lisa, avec des objets et des animaux qu’on n’aurait jamais imaginé voir sur cette œuvre précieuse. Les tableaux de cet artiste mexicain débordent d’imagination et de créativité, le spectateur peut se laisser bercer par cette harmonie.
Octavio Ocampo est encore très peu connu du grand public. Il s’est d’abord orienté vers la sculpture, puis s’est tourné vers la peinture. Ses tableaux méritent vraiment d’être observés, car ils renvoient une image nouvelle de la peinture moderne, une réinterprétation incessante de nos réalités, qui est très agréable lorsque l’on prend le temps de les analyser.
Manon Perrot