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Un long périple un peu particulier

 

Chaque année, mon copain et moi passons nos vacances d'été ensemble : nous partons comme tout le monde en train ou en voiture dans la Normandie et sa région, souvent au camping de Tourlaville, situé à quinze kilomètres de Cherbourg, dans le Cotentin.
Lors des grandes vacances de l'année dernière, nous sommes partis ensemble, en Normandie, dans notre camping habituel. Jusque là, rien ne change, excepté que notre moyen de transport n'était ni un train, ni une voiture mais seulement deux énormes vélos chargés au maximum.
Un périple qui s'est déroulé entre le 21 Juillet et le 26 Juillet 2010.

Un soir, vers la fin du mois de Juin 2010, une idée complètement saugrenue nous a traversé l'esprit : et si on partait en vacances en vélo ? Nous possédions effectivement des vélos mais à ce moment là, c'était d'abord une blague. Puis, petit à petit, cette idée s'est concrétisée quand nous nous sommes rensgeignés sur le sujet et quand nous avons regardé les itinéraires sur Internet. Certes, cela était impressionnant, mais nous nous disions que c'était une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie et que nous n'aurions pas forcément l'occasion de le refaire. Nous nous sommes donc préparés durant un mois en allant acheter tout le matériel dont nous aurions besoin et en marquant l'itinéraire complet de Paris à Cherbourg sur un petit carnet de bord.

Cette fois ça y est, nous sommes le 21 Juillet et c'est le grand jour. Nous nous sommes d'ailleurs levés aux aurores pour éviter qu'il y ait trop de circulation dans Paris. Ce que nous pensions le plus facile s’avèrera en fait le plus difficile. En effet, la sortie de Paris est un véritable enfer et nous n’arriverons pas avant 13heures à la Porte Maillot. Une fois ce grand axe traversé, le trajet commence seulement à être agréable, mais pas pour longtemps : nous nous trouvons sur une avenue verdoyante qui longe le Bois de Boulogne au moment où nous perdons les premières vis qui accrochaient notre tente. Nous sommes donc obligés de faire un crochet par Boulogne et de perdre, une fois de plus, du temps afin d’aller racheter des vis. A ce moment là, nous commençons réellement à douter et à nous dire que nous n’atteindrons jamais Cherbourg dans ces conditions, que nos vélos ne tiendront jamais le coup. D'ailleurs, peu de temps après ma, chaine se bloque et nous sommes obligés de nous arrêter dans un garage. Le reste de la journée se passe sans encombre et nous nous arrêtons le soir dans un petit hôtel à Epône, dans les Yvelines.
Pour la deuxième fois de la journée, nous doutons vraiment de nos capacités à arriver jusqu’à Cherbourg : nous sommes fatigués, nous n’avons même pas dépassé le département des Yvelines, et pour nous baisser encore plus le moral, l’hôtel n’est vraiment pas engageant.

Et pourtant, les journées qui suivront se passeront plutôt bien dans l’ensemble : nous atteindrons Evreux le deuxième jour, Lisieux le troisième, Caen le quatrième puis Carentan le cinquième.
Le voyage se trouve être de plus en plus agréable : non seulement nous traversons de jolis petits villages de campagne mais nous apprenons en plus à nous diriger à l’aide de cartes de la région et nous allons à la rencontre de différentes personnes avec lesquelles nous pouvons discuter, demander des renseignements pour notre itinéraire et qui sont toujours très surprises que nous comptions aller jusqu’à Cherbourg. Les soirées passées dans des gîtes ou chambres d’hôtes favorisent aussi le dialogue et donc le côté humain de l’aventure.
Au fur et à mesure que les jours passent, nous nous habituons à nos courbatures et parcourons ainsi des distances de plus en plus grandes avec de moins en moins de difficultés.

C’est ainsi que le sixième jour, le lundi 26 juillet 2010, nous arrivons à notre destination finale : Tourlaville. A ce moment-là, nous pouvons dire que nous sommes heureux et très fiers de nous.

Finalement, ce voyage m’a énormément apporté, aussi bien d’un point de vue culturel – j'ai appris à mieux connaître les régions – que d'un point de vue pratique – j'ai su me débrouiller seule et me diriger avec de simples cartes. Enfin cela nous a montré qu’il faut toujours aller au bout de ses envies et que tout est finalement possible et réalisable.