Slumdog Millionaire
Il y a quelques temps, je suis allé voir le film aux huit oscars de cette année : Slumdog millionaire. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, ayant un a priori négatif, totalement subjectif, mais sachant aussi que huit oscars, ce n'est pas rien. Me voilà donc dans le petit cinéma à côté de chez moi, qui le diffuse en VO, fait assez rare dans le fin fond de ma Bretagne pour être souligné.
Cette romance, sur fond de chronique descriptive de la vie dans la pauvreté indienne, c'est l'histoire de Jamal, un jeune indien dont le travail est de servir le thé dans une entreprise de Télécom, qui participe à l'émission «Who wants to be a millionaire ?» («Qui veut gagner des millions», en France). Après la fin de la première émission, il ne lui reste plus qu'une question pour atteindre la somme maximale : 20 millions de roupies. Soupçonné de tricherie, il se retrouve au poste de police afin d'expliquer comment il a répondu à toutes ces questions, puisqu'il vient des bidonvilles et qu'il n'est absolument pas cultivé. La majeure partie du film se déroule donc dans le bureau du policier, où Jamal raconte avec une grande sincérité l'histoire de sa vie dans les bidonvilles de Mumbay, car par le plus grand des hasards, chaque question qui lui a été posée lors de l'émission est liée à un moment de sa vie. On plonge alors dans la difficile vie de ce musulman persécuté, entre pauvreté, coups du sort et espoirs, car Jamal est aussi à la recherche de l'amour. Ce film m'a plu, mais je ne pense franchement pas qu'il méritait autant d'oscars. On accroche, on se laisse emporter par l'histoire émouvante de cet Indien, mais ce n'est pas non plus transcendant. Le tableau de la vie des enfants indiens laissés à l'abandon dans la plus grande pauvreté est touchant, sans virer au misérabilisme, comme on aurait pu le craindre. L'atmosphère des bidonvilles et de leurs cruautés est en effet bien reproduite et on se rend compte de la difficulté de vivre au quotidien pour des orphelins, entre fanatiques hindous et exploiteurs d'enfants. L'un des gros problèmes est qu'il n'y a absolument pas d'intrigue, ce qui est quelque peu déroutant : on sait à l'avance l'issue du film. Du point de vue de la réalisation et de la mise en scène, c'est correct, mais rien d'exceptionnel, bien que certains plans soient plutôt bien tournés (dans la gare à la fin, sur le toit du train ou encore lors de la course poursuite dans le bidonville). On reste souvent dans une manière de filmer très banale sur le plan artistique, ce qui est décevant, car Danny Boyle, le réalisateur, nous a habitués à mieux, notamment dans Trainspotting, où il était vraiment original dans sa manière de mettre en scène Ewan McGregor dans le rôle d'un camé. Je n'ai absolument pas retenu la musique : s'il y en a une, elle ne m'a pas marqué. Le jeu des acteurs, notamment celui des enfants, est convaincant, mais sans plus, et s'il n'y avait pas l'acteur principal, Dev Patel, pour sortir du lot, on aurait eu le droit à un jeu de scène sans éclats. Mais Dev Patel, qui joue son premier grand rôle après s'être fait connaître dans la série Skins dans le rôle d'un adolescent musulman (encore une fois !), m'a réellement surpris : il ne m'avait pas vraiment marqué dans le rôle d'Anwar dans la série, alors que dans Slumdog Millionaire, il nous fait ressentir toute la détresse et la sincérité de son personnage, montrant un réel talent. On perçoit bien les contradictions de ce rêveur amoureux, désabusé par la manière dont tourne sa vie. Bref, c'est un joli film, agréable, que je vous recommande pour une sortie en amoureux, mais il ne vaut vraiment pas huit oscars, selon moi - c'est pourquoi je lui attribue la note de 7/10! François Corbisier (L1 Humanités)
J'étais intriguée par ce film à cause de ses huit oscars, mais je ne suis pas allée le voir faute de temps. Je pense le voir en DVD.
Un film en VO en Bretagne : Miracle ! Si ce fait pouvait se généraliser dans toute la France, ce serait formidable.