L'histoire du roman Les quatres filles du docteur March est pour moi très particulière. Longtemps j'ai pris plaisir à regarder les différentes adaptations cinématographiques de ce livre au moment de noël lorsqu'elles étaient diffusées à la télévision. Pour mes deux grandes soeurs et moi, c'était devenu un rituel, car, d'une certaine façon, suivre les aventures de ces quatre soeurs nous permettait de nous projetter en elles, de nous reconnaitre individuellement dans chacun des personnages mais aussi dans ce lien unique qu'est la sororité. Plus tard, un peu par hasard, j'ai entrepris de lire le roman, que j'ai dévoré. C'est Simone de Beauvoir, une grande figure féministe que l'on ne peut qu'admirer qui, dans Ses mémoires d'une jeune fille bien rangée, revient sur sa lecture de l'oeuvre : elle affirme s'être retrouvée dans le personnage de Jo, l'intellectuelle mais aussi et surtout la "feministe" ou pour ne pas faire d'anachronisme le garçon manqué qui tente de s'émanciper par son art. Et c'est à travers ce prisme féministe que j'ai lu le roman pour la première fois. Tout ceci explique pourquoi j'étais très enthousiate en apprenant l'année dernière que ce classique allait être adapté à nouveau. Qui plus est par une femme.