Zoé [ et maintenant les vivants]
Zoé [ et maintenant les vivants] : nouvelle création théâtrale de Théo Askolovitch.
Après 66 jours, un seul en scène sur son combat contre le cancer Théo Askolovitch crée un nouveau spectacle Zoé [ et maintenant les vivants] au Théâtre Ouvert du 5 au 21 octobre.
Une photo dans la feuille de salle, celle d'une famille dans un manège. Cette famille c'est la sienne, son père, sa mère et lui enfant avec sa sœur . Cette photo elle appartient à sa vie d’avant, avant le drame.
Zoé [ et maintenant les vivants], c’est avant tout son histoire à lui. L’histoire d’une vie qui bascule un vendredi quand il apprend que sa mère est morte. Cette pièce est sur l’après, il dit “ Le spectacle s’ouvre sur le deuil, mais j’y parle avant tout de celles et ceux qui restent, de la vie d’après. Ce n’est pas le cataclysme qui m’intéresse, mais la façon dont on continue de faire famille avec tendresse et douleur, mais aussi culpabilité et déchirure."
Dès le début de la représentation, le décor sobre met en évidence sa chambre d’adolescent, tandis qu'un écran projette des images sur le mur. Les acteurs, dont Théo Askolovitch dans le rôle de Sasha, saluent chaleureusement le public, créant une atmosphère intime.Théo Askolovitch se tourne vers Mariloux Aussilloux qui joue sa sœur Noa et Serge Avédikian son père Lucien. C’est bon, ils sont ensemble, la pièce peut commencer. La pièce alterne entre monologue au public et scène entre les acteurs offrant un récit nuancé de cette histoire. Ensemble, ils nous racontent chacun et chacune à leur manière cette histoire. Entre mémoire partagées et individuelle, personne n’a le même ressenti, le même souvenir. Alors ils essaient ensemble de tout reconstituer, la période du deuil marqués par les rites religieux juif, l’enterrement, la douleur d’écrire un pour dire adieu à sa mère, à son épouse. Et enfin, comment est-ce qu’on fait les jours d’après ? Comment on se reconstruit ? Comment on accepte une autre femme dans la vie du père ? Askolovitch compare la période du deuil au kintsugi, une technique japonaise qui consiste à réparer les objets brisés avec de la poudre d’or pour en magnifier les fêlures, plutôt que de les cacher.
L’aspect de l’intime est central dans son écriture mais il le réinvente dans 66 jours, le récit autobiographique était pleinement assumé. Dans la pièce Zoé Askolovitch tient à ce que la fiction soit entièrement présente. Le texte est plus abouti, il demande à ces acteurs et actrices d’oublier que les personnages existent, il met de la distance en changeant les noms. Il a comme volonté que ce texte puisse être joué par d’autres metteur en scène et comédiens.
Avec un sujet aussi grave que la mort de sa mère, il arrive à nous faire rire et pleurer grâce aux bandes sonores dans lesquels on distingue toutes les questions qu’ils auraient aimé poser à cette femme, tout ce qu’ils auraient aimé lui dire, les phrases dont ils se souviennent. Les chansons diffusées, des chansons religieuses juives nous emportent dans leur deuil. Les images aussi comme celle du cercueil recouvert d’un drap blanc.
Ce spectacle fait du bien, on en ressort un peu mélancoliques mais heureux parce qu’il montre que même dans le tragique il y a de l’espoir et que tout peut se reconstruire. La simplicité désarmante de l’écriture de Théo Askolovitch et sa capacité à écrire sur l’intime rend cette pièce accessible et renversante.
Distribution
Théo Askolovitch, Texte, mise en scène, le fils Sacha
Marilou Aussiloux, la soeur Noa
Serge Avédikian, le père Lucien
Théo Askolovitch, le fils Sacha
Jules Bonnel, Créateur vidéo
Samuel Chabert, Création son,
Nicolas Bordes, Créateur lumière
Juliette Chambeau, Costumes
Théo Askolovitch
Théo Askolovitch est comédien, auteur et metteur en scène. Il commence sa pratique théâtrale aux ateliers jeunesse du cours Florent, où il suit le cycle professionnel jusqu’en 2016. Il intègre l’ ESCA en 2017. En 2020, Théo fonde la compagnie Saiyan et réalise sa première mise en scène La Maladie de la famille M au Studio Théâtre d’Asnières. Il écrit ensuite son premier texte, 66 jours, qu’il interprète sous la direction de François Rollin, avec le soutien de la Comédie de Caen et Théâtre Ouvert - Centre National des Dramaturgies Contemporaines. Au cinéma, il joue sous la direction de La Rumeur dans Rue des dames, ou encore Michel Leclerc dans Les goûts et les couleurs. Théo participe aussi aux courts-métrages de Tania Gotesman, Autotune, et Victor Trifilieff, Libera me et Les curiosités du mal.