Au royaume des histoires, la Cour des Contes règne avec panache !

         ‘Il était une fois, des magiciens capables de faire voyager quiconque au pays de l’imaginaire. Ils avaient décidé que le restaurant de la Grande Mosquée de Paris serait leur QG, et qu’ils prendraient le nom de Cour des Contes. Que vous soyez élève de CM1, PDG dans une tour de la Défense, ou encore golfeur professionnel, la Cour des Contes s’adresse à vous et a le pouvoir de vous toucher. Elle a pour projet de "Sortir le Conte des placards de l'enfance".'
C’est en entendant dans mon entourage des propos de ce genre que j’ai décidé d’aller écouter de mes propres oreilles ce qui se passait dans ce restaurant face aux Jardins des Plantes, dans le 5ème arrondissement de la capitale.

 

Tout débute dans une salles aux murs recouverts d’une mosaïque bleue, et au milieu de laquelle on entend chanter une fontaine. Dans ce décor, les spectateurs peuvent se faire servir du thé, déguster des pâtisseries, ou encore les bons tajines qui font la réputation du lieux. Le placement est libre, je suis donc venue tôt pour m’assurer une bonne place dans cette salle qui m’évoque déjà les récits des Mille et Une Nuits. Que demander de plus lorsque l’on vient écouter des histoires ?
Il fait bon, les sièges du restaurant sont reconvertis en fauteuil et sont disposés en cercle autour d’une scène encore vide. Quelques tables viennent rythmer cet alignement de chaises pour permettre aux clients de se restaurer tout en assistant au spectacle. La salle est pleine d’un public de tous âges composé d’habitués et de novices, comme moi. L’ambiance est joyeuse et conviviale, en somme, toutes les conditions sont réunies pour se laisser emporter par l’histoire si toutefois la représentation est bonne - et elle l’est.

              Quatre conteurs font leur entrée, guitare et cithare à la main. Trois d’entre eux s’assoient autour de la scène tandis que le quatrième reste debout et, de sa voix qui porte, lance un grand « Bonsoir ». L’assemblée se tait pour écouter, et c’est alors que commence la magie.
L’histoire qui nous est proposée ce soir-là est celle de la rencontre entre François 1er et Léonard de Vinci, réunis autour d’un même rêve : celui de voler. Les quatre conteurs se succèdent alors pour raconter plusieurs récits enchâssés dans la narration de cette rencontre historique.
Le spectacle est écrit par Arthur, l’un des membre fondateur de cette joyeuse compagnie, qui mêle avec finesse son imagination loufoque qui lui inspire des histoires drôles et touchantes avec un certain héritage culturel. Cet héritage nous le retrouvons dans le thème de la rencontre bien réelle entre François 1er et Léonard de Vinci par exemple ; ou lorsqu'ils insèrent dans le spectacle le récit d’Icare (personnage mythique qui s’est brûlé les ailes qu’il s’était faites parce qu’il a voulu trop s’approcher du soleil).

             Ces jeunes conteurs nous replongent dans les vieilles traditions de l’Antiquité. À l’origine, les histoires étaient racontées oralement à travers pays et âges avant d’être couchées sur papier. - La compagnie consacre d'ailleurs un spectacle à l’Odyssée, histoire connue pour avoir raconté les aventures d'Ulisse selon cette tradition orale.

             Durant la représentation, les conteurs sont ponctuellement accompagnés par de la musique qui aide à la fabrication d’une ambiance. Parfois, lorsque les instruments se taisent, les trois conteurs assis autour de celui qui parle relaient les guitares et chantent pour l’accompagner.  À la fin du spectacle, aux voix des comédiens se sont mêlées celles du public lorsqu’ils ont interprété Nel Blu Dipinto Di Blu plus connue sous le nom de « Volare » par Domenico Modugno. Ce chant achève de nous donner le sourire et clôture le spectacle en ne nous laissant qu’un seul souhait en tête : se précipiter sur leur site, et réserver notre place pour la prochaine représentation.

À la sortie de la salle, nous trouvons un chapeau, « parce que les bons contes font les bons amis » nous explique Arthur avec un sourire malicieux. L’entrée est en effet gratuite, il suffit de la réserver à l’avance sur internet pour pouvoir assister au spectacle. Nous donnons ensuite ce que bon nous semble, si bon nous semble (et bon nous semble). Moyen ingénieux de rendre la représentation accessible à tous, mais de continuer à la financer pour que son existence soit assurée.

                  Une soirée à la Cour des Contes, en somme, c’est un moment d’évasion méritée, une drogue douce et intelligente qui vient accompagner notre semaine, tous les premiers mercredis du mois, dans le restaurant de la Grande Mosquée de Paris, à 20h30.

Des conteurs contents qui font du bien dans le paysage culturel



                  Depuis 2013, ce collectif de huit conteurs offre des récits à qui veut bien les écouter. Le projet est né de l’envie de partager une passion : celle des histoires racontées qui animent les âmes et l’imagination. Nos huit compères se sont alors dit: « Qu’à cela ne tienne. », ils se sont basés dans le restaurant de la Grande Mosquée pour proposer au public d’écouter de grands mythes traditionnels, et des récits inventés.

Ils re-plongent alors le public dans un bonheur simple de l’enfance : celui des histoires qu’on nous raconte. Nous retrouvons - comme lorsque nous lisons - le pouvoir que les mots ont de créer en nous des images mentales, de réveiller notre imagination. Les conteurs courent le risque d’un spectacle sans artifices, costumes, lumières ou décors, à notre époque souvent décrite comme celle de la surexposition à des images omniprésentes. Ils sont sur scène, éclairés par un spot et disposent de deux simples guitares, et ils n’ont pas besoin de plus. Ils ravivent notre esprit créatif avec leurs voix et quelques gestes mimétiques. Le spectateur réalise avec plaisir qu’il est encore capable de faire travailler sa tête à la création de mondes imaginaires, décors d’histoires folles aux personnages extravagants, et capable ainsi de s’approprier le récit qui lui est conté.

Le succès de la Cour a été tel que le projet s’est élargi, proposant de conter dans des entreprises, dans des hôpitaux, ou encore lors de festivals à l’international. On retrouve également la compagnie dans les musées, où ils proposent de se faire médiateurs entre les objets d’art et le public. Nous retrouvons alors cette volonté de jouer avec notre héritage culturel et de rendre l’Histoire et les mythes accessibles et attrayants. Ils récitent des contes à propos des oeuvres pour que le public se les approprie, tout comme il le fait avec les histoires.
 

Que vous découvriez la Cour des Contes ici ou là, sachez que vous pouvez faire un stage d’une journée ou quelques heures avec ces joyeux lurons pour qu’ils vous donnent des clefs sur l’art de raconter des histoires. Il suffit une fois de plus de se rendre sur leur site internet et de réserver sa place.

               

 La Cour des Contes cherche sans cesse de nouveaux défis à relever, et affirme sa volonté de continuer à exercer et transmettre sa passion. De notre côté, nous nous tenons prêt à les soutenir, parce qu'une fois que nous y avons goûté, il devient difficile de se passer des contes pour satisfaire notre soif dévasion au Pays Imaginaire.
 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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