A partir d'octobre 2010, les étudiants du master MCEI publient en ligne un billet quoditien concernant l'actualité culturelle et interculturelle.

La Fête des Fous

sam, 12/03/2011 - 17:02

L'énergie d’une fête populaire, l'atmosphère de la commedia dell'Arte, l'extravagance des gravures de Callot... Vous y êtes… Où ? À Rome bien sûr ! Au cœur du XVIIe siècle baroque, le temps d’un jour et d’une nuit de fête où tout est permis. Le monde est à l’envers : il exulte ! Son rire résonne dans un décor instable qui se métamorphose sans cesse. Des comédiens, des masques, des funambules, des voltigeurs, des danseurs et des musiciens... Bienvenue dans l'univers fascinant du Carnaval baroque !

C’est un homme fatigué et désillusionné qui arrive en Amérique, en 1947. Max Beckmann a vécu la première guerre mondiale et fut démobilisé en raison d’une dépression nerveuse. Il s’est exilé à Amsterdam en 1933, où il a connu la solitude et la pauvreté, pour échapper à l’oppression nazie. Son Å“uvre est intemporelle ; elle est pourtant le témoin des grands drames qui ont déchiré l’homme et son siècle. En cette fin d’année 2011, le Städel Museum de Francfort rassemble pour la première fois les dernières Å“uvres de Beckmann, venues du Metropolitan Museum of Art de New York, de la National Gallery of Art de Washington et du Städel Museum lui-même, afin de rendre hommage à l’un des plus grands artistes du XXème siècle.

Photo de Slugabed Avant de commencer l'article que je me propose de développer pour vous ce soir (formulé initialement sous la forme du commentaire youtube suivant : « Hé ! LOL : 0:30 ! MDR 0:42, etc. », ce qui signifie approximativement, « cliquez à trente secondes, c'est drôle, et oh, à  quarante-deux aussi...  Comique de répétition ! »), plongeons dans le vif du sujet avec un extrait qui fera plaisir aux voisins. Vous qui entrez ici, appuyez sur play.

Photo de plateau, Metropolis. Les gratte-ciel de Manhattan, une nuit de 1925. Metropolis serait né d’un voyage à New York, même si le scénario avait déjà été écrit. Le film est tourné entre 1925 et 1926 dans trois des plus grands studios de Neubabelsberg, dans la banlieue de Berlin. Des décors gigantesques, des milliers de figurants, six millions de marks, 311 jours et 60 nuits de tournage, tout dans la genèse de ce muet apparaît hors-norme. Pourtant, dans les salles, le succès n’est pas au rendez-vous. Le film est jugé trop long, on le coupe, on change certains plans de place. En France, l'Alliance cinématographique européenne monte une version courte. Aux Etats Unis, le film, comme Les Rapaces d'Erich von Stroheim (1925) ou Napoléon d'Abel Gance (1927), est amputé de plusieurs scènes par les producteurs et financiers de l'époque. Et c’est cette dernière version, distribuée par Paramount et montée par le romancier Channing Pollock, qui servira d’étalon pour retailler toutes les autres copies. Le film sombre peu à peu dans l’oubli.

N’interromps jamais un rêveur est la dernière création de la Compagnie Cent Voix. Un conseil, n’y cherchez pas d’histoire, vous n’en trouverez pas ! Il n’y a rien à comprendre mais tout à voir et à entendre. Alors laissez-vous faire, écoutez et regardez. Des sons, des gestes, des mots, des signes, des bruits et des silences. Rien de plus ou plutôt tout cela ! Olivia Le Divelec, Caroline Husson et Sarah Auvray s’emparent des poésies folles d’Henri Michaux et s’amusent, avec lui, des distorsions du langage : « Je suis gong et ouate et chant neigeux, / Je le dis et j’en suis sûr. »

Dans un désert ocre flouté par la chaleur se dresse Sir, la majestueuse. Suivez le guide, et entrez donc par la porte des Buffles. Ne faites pas attention à l’agitation qui règne dans le quartier des vanniers. Elle est due aux récents événements qui ont bouleversé le quotidien de ces tranquilles siriotes. L’apogée et la chute, telle est leur histoire. Si vous vous projetiez quelques siècles dans le futur, vous verriez un petit nombre d’archéologues allemands courir dans tous les sens, fourmis perdues dans la plaine. Ces éminents personnages perceront-ils un jour le secret de Sir ? Il faut craindre que non. Mais voyez cet homme au crâne rasé, là-bas, accompagné d’un grand gaillard à l’air perdu. C’est lui qu’il faut suivre pour comprendre.

Né à Istanbul en 1869 de parents arméniens, puis citoyen britannique avant de s'installer à Lisbonne, qui pouvait mieux nous intéresser que Calouste Gulbenkian ? Le garnement qui dépensera ses cinquante premières piastres pour des pièces de monnaie anciennes deviendra un homme d'affaires visionnaire et l'un des plus grand collectionneurs du siècle. À sa mort en 1955 il lègue cette collection à la ville de Lisbonne, créant une fondation éducative, artistique et scientifique.

Il n’y a pas que des monstres dans les foires et les cirques. Les monstres parcourent les rues de New-York, les parcs, les camps de vacances, et rentrent ensuite chez eux, pour se réfugier dans leur intimité. Parce que ces monstres, ce sont nous, les hommes. Ou du moins les hommes des années soixante qu’a saisis Diane Arbus sur ses pellicules.

David Lynch : un clown fou au clavier

jeu, 11/24/2011 - 23:05

L’étrange mais fascinant artiste américain David Lynch sort ce mois-ci son premier album solo, électro pop space : Crazy Clown Time. Grand spécialiste de l’univers chimérique, il nous emmène par ses mélodies dans un univers qui n’est pas sans rappeler celui de ses films et leurs moments d’inquiétante étrangeté. Un album qui pourrait d’ailleurs être la bande originale d’une de ses créations cinématographiques.

Après Ilusiones ópticas en 2009, Cristián Jiménez nous présente son dernier film Bonsái. Notamment selectionné au 64e Festival de Cannes dans la section « Un certain regard Â» et gagnant du Prix « Horizontes latinos Â» au Festival de San Sebastian 2011 en Espagne, le film a reçu pas moins de dix nominations. Il est fondé sur le premier roman éponyme de l'écrivain chilien Alejandro Zambra, qui a obtenu dans son pays le Prix de la Critique et le Prix du Conseil National du Livre en tant que Meilleur Roman en 2006.