Entretiens / Portraits d'artistes

Entre littérature et musique, il n'y a qu'un fil. Quand celles-ci se rencontrent, la poésie naît. Poète rappeur des temps modernes, B.B. Jacques avec son premier album La nuit sera calme, se place au seuil de cette rencontre, là où la pulsion artistique appelle à l'ivresse totale.

 

Lorsque qu’on m’a offert pour la première fois un roman de Murakami, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Le résumé énigmatique de la quatrième de couverture de Kafka sur le rivage m’a laissée perplexe. Or, au fur et à mesure de la lecture, j’ai découvert un univers unique, sensible, qui a laissé en moi une trace particulièrement forte. C’est pourquoi j’ai à cœur de vous faire découvrir aujourd'hui cet auteur et son œuvre aux multiples facettes.

        Le 24 mai 2021, la chorégraphe centenaire Anna Halprin s'éteignait dans sa maison en Californie. Le lendemain, je commémorais sa mort et lui rendais hommage par la danse, en la remerciant d'être devenue un de mes modèles de vie. 

*Kashink*

 

KT Gorique : une rappeuse à découvrir d'urgence

 

Portrait d'artiste 

Le 5 novembre 2021, la rappeuse KT Gorique est passée sur la scène de La CLEF (St Germain en Laye) lors d'un concert endiablé. Une occasion de découvrir le parcours de cette artiste hors du commun, et de se plonger dans un univers musical envoûtant. 

 

Si vous vous rendez au musée du Jeu de Paume, vous apercevrez peut-être sur la façade sud du bâtiment une plaque commémorative en l’honneur de Rose Valland.  C’est personnellement comme cela que j’ai découvert cette femme incroyable, dont l’histoire m’a tellement plu que j’ai décidé de vous en parler. Figure encore trop méconnue de la Résistance, Rose Valland était une amoureuse des arts, qui a œuvré pour la restitution de milliers d’œuvres, spoliées durant la Seconde Guerre Mondiale. L’histoire de Rose Valland, c’est l’histoire de l’art durant la guerre, mais c’est également l’histoire d’un travail de mémoire.

 

 

Sebastiao Salgado, un photographe et un aventurier

 

 

Sebastiao Salgado est l’un de mes photographes préférés. Je l’ai découvert lors de ma Khâgne, alors que notre sujet de géographie portait sur le Brésil. A l’occasion d’un cours, notre professeure nous a montré certains de ses superbes clichés. J’ai directement été frappée par la force de ses photographies argentiques en noir et blanc, présentant d’immenses paysages sauvages et d’autres complètement ravagés, présentant des ensembles de groupes de femmes et d’hommes et aussi de marquants portraits. Quand nous regardons une photographie de Salgado, il se passe quelque chose et ce quelque chose nous traverse. Nous voyons depuis un certain regard, le regard de Salgado qui est profondément humain. Il ne fait pas que montrer l’objet de la photographie, il parvient à saisir tout ce que cet objet comporte en lui, dans le cadre de son environnement, et cela avec une immense tendresse et sensibilité qui n’est pas là pour juger mais pour observer et pour comprendre.

Des œuvres de Salgado sont présentées en ce moment au Centre d’Art Contemporain Frans Kraijcberg - Art et Nature – situé dans le 15e arrondissement – jusqu’au 27 février 2021, dans le cadre de l’Exposition « Blessure » consacrée à l’artiste.

C’est pour cela que j’ai souhaité tout particulièrement rédiger un article sur Salgado, dans l’espoir de vous donner l’envie de le rencontrer à votre tour à l’occasion d’une exposition où vous pourrez voir en vrai ses splendides photos.

 

Tamara de Lempicka (1898 1980)

Née en Pologne en 1898, elle a grandi en Russie dans un milieu aisé et cosmopolite. Elle étudie la peinture aux Beaux arts de Saint Petersbourg. En 1916, elle épouse Tadeusz Lempicki, un jeune avocat polonais. Dans les années 20 elle fuit la révolution bolchevique et s'installe à Paris avec son mari et sa fille.

En 1920, elle intègre l'Académie de Ranson et l'Académie de la grande Chaumière, Maurice Denis et André Rhode sont ses professeurs. Elle va alors forger son propre style en mélangeant dans ses œuvres la Renaissance Italienne et le néo-cubisme. Un style qui va tout à fait correspondre aux modes de l'époque, elle deviendra alors l'une des figures majeures de l'Art déco et une des personnalités les plus emblématiques des Années folles.


L'artiste Paula Modersohn-Becker

En 2016, c’était ma première année en tant qu’étudiante en histoire de l’art. J’écumais les musées parisiens d’Est en Ouest, assistant minutieusement à la moindre exposition, parfois sans même me demander si le sujet m’intéressait vraiment. C’est là que j’ai découvert au musée d’art moderne de la ville de Paris, dans une exposition qui lui était entièrement consacrée, l’artiste peintre Paula Modersohn-Becker.

Et là, j’ai dû m’arrêter dans ma course aux expos : j’avais trouvé pourquoi l’histoire de l’art me passionnait autant. Parce que découvrir une artiste plus ou moins inconnue et oubliée avec une telle fraîcheur, un coup de pinceau aussi personnel, une identité aussi profonde et un tel amour de la vie, ça donne comme un nouveau regard sur le monde, c’est comme rencontrer quelqu’un qui pense différemment de tout ce qu’on a entendu jusqu’à maintenant, et se trouver être d’accord. C’est découvrir qu’être une femme allemande née dans une famille bourgeoise à la fin du XIXe siècle, ça n’était pas forcément ce qu’on croit. C’est découvrir que la vie peut être dure, et courte, mais belle. Un changement de point de vue qui fait du bien.

 

VIOLENCES SEXISTES ET CINÉMA
Table ronde en présence de Lucía Gajá (réalisatrice), Dolores Heredia (actrice) et Yalitza Aparicio (actrice) (Modératrice: Véronique Pugibet)
 

Dans le cadre du festival “Viva México”, une table ronde sur le lien entre violence sexiste et cinéma a eu lieu le lundi 7 octobre 2019 en Sorbonne. Les invitées étaient trois professionnelles mexicaines de l’audiovisuel: Lucía Gajá (Batallas íntimas, 2016), enseignante et réalisatrice de documentaire engagée (Batallas íntimas, 2016), nominée trois fois au Prix Ariel qu’elle gagne en 2015. Elle a choisi de se centrer sur la réalisation de documentaires engagés pour donner de la visibilité à des personnes vulnérables; Yalitza Aparicio (Roma, A. Cuarón, 2018), actrice et activiste, qui a été la première femme indigène nominée aux Oscars pour son rôle dans Roma d’Alfonso Cuarón. En 2019, elle a été désignée comme ambassadrice de l’UNESCO pour sa lutte en faveur de l’intégration et des droits des peuples indigènes et des femmes dans le monde; et Dolores Heredia, actrice qui a justement représenté des rôles traditionnels (Chicuarotes, G. Garcia Bernal, 2019), et qui a tourné dans plus de 40 films et dans des séries télévisées.

Le débat est lancé: le cinéma peut-il changer la représentation des femmes? Et peut-il être utilisé pour donner de la visibilité et réduire les violences sexistes? Est-ce que le cinéma peut devenir un outil pour dénoncer la violence de genre?